09 mars 2006

Les Oscars

Crash a gagné l'Oscar du meilleur film. Je suis bien content, puisqu'il s'agissait du meilleur film des 5 en nomination selon moi. Tout comme j'étais très content que Million Dollar Baby (du même scénariste) ait remporté le même prix l'année dernière.

Marc Cassivi
, de La Presse, Richard Martineau, du Voir et Stephen King, dans Entertainment Weekly, ne sont pas de mon avis. Même s'ils ne semblent pas tout à fait surpris que ce film ait reçu l'approbation de l'Académie, ils ne croient pas qu'il s'agissait du meilleur film de 2005 : trop didactique, trop moralisateur, pas assez nuancé.

C'est drôle, on ne doit pas avoir la même définition du mot "nuance", car c'est exactement ce qui m'a plu dans ce film. Le racisme est un thème très complexe qui ne peut être résumé simplement et il peut être vu selon une multitude d'angles.

Je conviens que Crash est un film un peu brouillon et il peut effectivement sembler un peu trop centré sur une thématique précise et il est vrai que certains traits dans la structure dramatique semblent écrits au gros crayon feutre noir, mais cela ne m'a pas vraiment dérangé, parce que j'ai vu ce film comme un exercice de style, plusieurs variations sur un même thème.

Je crois, contrairement à ce que prétendent les journalistes qui ont critiqué cette victoire, que Paul Haggis a d'abord voulu nous faire réfléchir sur la problématique des conflits raciaux, pas nous rentrer dans la gorge sa position sur la question. Voici plusieurs situations où des gens de différentes races doivent inter-agir : tirez vos propres conclusions. En plus, la chanson-thème du film, In the Deep aurait dû gagner l'Oscar de la meilleure pièce originale, même si je suis très content que It's Hard Out Here for a Pimp l'ait emporté, simplement pour le principe de la chose et le drôle qui en a découlé.

Et pour ce qui est des autres films en lice, ils méritaient probablement tous de gagner également et je n'aurais pas vraiment été déçu si l'Oscar était allé à l'un d'entre eux. Brokeback Mountain était une histoire poignante et très actuelle sur le drame causé par le maintien des tabous dans notre société, réalisée avec finesse par Ang Lee et interprétée avec brio par tous les acteurs principaux. Munich était une critique très intelligente sur la futilité de la surenchère de la violence et de l'aspect non constructif de la vengeance. Good Night, and Good Luck, plus sobre que les autres mais tout aussi efficace, nous a démontré qu'il n'est pas impossible de faire une différence lorsqu'on est journaliste. En fait, tout le personnel des grands quotidiens et des salles de nouvelles en Occident devraient voir ce film et en tirer leçon.

Finalement, je n'ai pas eu la chance de voir Capote encore, mais je compte remédier à la situation dès qu'il sera disponible en DVD.