09 décembre 2008

Cacouna Matata

Hier soir, je me préparais à une soirée électorale assez morne et sans surprises. Étrangement, ce ne fut pas du tout le cas.

Bon d'accord, Charest a réussi comme prévu à aller chercher sa majorité, mais beaucoup plus difficilement qu'on l'aurait cru. Le PQ de Marois a fait mentir les sondages en formant une très forte opposition, malgré un très faible taux de participation, qui a d'habitude tendance à profiter aux Libéraux. Et la lutte fut très chaude dans plusieurs comtés, si bien qu'à 23 heures, soit 3 heures après la fermeture des bureaux de vote, on ne savait pas encore exactement de combien de sièges en haut de la majorité le PLQ menait. De plus, l'élection d'Amir Khadir, en tant que premier député à l'Assemblée nationale a permis de donner un peu plus de légitimité à cette alternative de gauche, nécessaire je crois en ces temps de cynisme vis-à-vis la politique.

Mais la plus grande surprise de la soirée fut sans nul doute la démission de Mario Dumont lors de son discours. On s'attendait à un Mea Culpa et à une réorientation de son rôle dans le parti, mais pas à ça. Dire que pas plus tard qu'au printemps 2007, j'avais prédit que s'il jouait bien ses cartes, il serait probablement le prochain Premier Ministre du Québec. L'histoire a fait qu'il n'a pas su profiter du momentum et qu'il a compris qu'il était temps de passer à autre chose, lui qui n'avait jamais rien fait d'autre que de la politique de sa jeune vie.

Le chef de l'ADQ, ayant grandi à la campagne et ayant complété ses études en milieu urbain, avait développé un talent très prononcé pour identifier les préoccupations de la population. C'est ce flair qui avait permis à son parti d'obtenir suffisamment de sièges au dernier suffrage pour former l'opposition officielle, devant les vieux routiers du PQ. Malheureusement, sa grande faiblesse était son incapacité à fournir des solutions pertinentes, réalistes et réalisables aux problématiques qu'il soulevait.

On le disait opportuniste et girouette, je crois qu'il était d'abord et avant tout populiste, dans le bon sens du terme. Il avait réellement la préoccupation de faire quelque chose pour le Québec et l'aider à grandir. Il fut cependant incapable de s'entourer d'une vraie équipe, pouvant le soutenir et le conseiller, de façon à avoir un minimum de recul et étoffer un peu sa vision.

Qu'arrivera-t-il de l'Action démocratique du Québec/Équipe Mario Dumont (c'est le nom officiel du parti qui était écrit sur les bulletins de vote hier) sans Mario Dumont? Va-t-il mourir à petit feu ou se joindre aux deux autres grands partis? Est-ce un retour au bipartisme, que l'on croyait mort et enterré? Le score de Québec solidaire et l'élection de Khadir nous permet de croire qu'une certaine pluralité des idées devrait se maintenir dans la vie politique du Québec. Évidemment, pour des raisons de conviction personnelle, je suis plutôt heureux que ce nouveau parti se situe plus à gauche sur l'échiquier politique, mais il est encore un peu tôt pour savoir de quoi l'avenir sera fait.

On a encore quatre ans à passer avec les Libéraux de Charest. Quatre ans, c'est une éternité en politique. On ne connait pas encore très bien les répercussions qu'aura ici la crise financière mondiale, ni ce qui va se passer fin-janvier à Ottawa quand la prorogation qu'a anticonstitutionnellement* demandée Harper aura pris fin. Mario Dumont a été élu facilement dans son comté et dans les 6 députés de son parti ayant conservé leur siège, plusieurs ont eu le temps d'acquérir assez d'expérience pour être en mesure d'apporter quelque chose de pertinent à l'Assemblée nationale, malgré le fait qu'ils ont perdu leur titre de parti officiel, avec tous les avantages que cela comprend.

Et on sent que la souveraineté du Québec est sur le point de faire un retour en force. Si Pauline Marois fait bien son travail, les choses pourraient être assez différentes dans quatre ans.


*Oui! J'ai réussi à placer le plus long mot du dictionnaire dans un texte.

03 décembre 2008

Pourquoi j'appuie la coalition PLC/NPD

  • Parce que le gouvernement Harper a prouvé la semaine dernière qu'il n'était pas en mesure de bien représenter la volonté de ses électeurs, en imposant aux autres députés de la Chambre des Communes un énoncé économique qu'il savait aller contre la volonté de la majorité des représentants.
  • Parce que cela permettrait au Bloc québécois (pour qui j'ai voté) d'avoir un véritable poids dans les décisions du gouvernement et de permettre aux intérêts du Québec d'être représentés mieux que jamais dans l'histoire parlementaire canadienne.
  • Parce que Stéphane Dion, sachant qu'il vit sur du temps emprunté, fera tout pour prouver aux Canadiens et aux membres de son parti qu'il est en mesure de bien diriger le pays durant cette tempête économique.
  • Parce que le NPD (qui a moins de députés élus que le Bloc québécois, un parti condamné à être régional), ayant une opportunité en or d'avoir un rôle au sein du gouvernement, travaillera également plus que jamais dans les intérêts des Canadiens, afin de maintenir cette coalition le plus longtemps possible et, en même temps, légitimiser leur existence.
Ça n'arrivera peut-être pas, mais si c'était le cas, il y a un potentiel d'avoir le gouvernement canadien le plus intéressant et le plus vivant de mémoire d'homme.

Et au pire, on prouvera que le Canada ne peut fonctionner et la ferveur souverainiste du Québec pourrait reprendre (ce que je ne détesterais pas non plus, par convictions personnelles).

30 novembre 2008

Crotte de beu

Nous sommes en crise financière mondiale, nous dit-on. Les banques seraient en grande difficulté, les actions atteignent des planchers inégalés, plusieurs industries manufacturières seraient sur le bord de la faillite. Je ne connais absolument rien en économie, mais les experts en la matière semblent s'entendre sur le fait que ça va mal et qu'une grave récession s'annonce, alors je ne peux que les croire, même si moi, en tant qu'individu, peux difficilement faire quelque chose de concret en réaction à la situation.

Alors, si ça va si mal, pourquoi ai-je l'impression que tous les chefs de parti sont en meilleure forme que jamais? Est-ce parce qu'ils ont sous la main un prétexte en or pour justifier n'importe quelle décision, qu'elle ait ou non le moindre rapport avec le contexte économique actuel?

Charest dit avoir déclenché les élections de façon à mieux gérer la crise dans un contexte de gouvernement majoritaire. Il est, semble-t-il, impossible de naviguer un navire en pleine tempête avec « trois mains sur le gouvernail » (des marins expérimentés vous diront pourtant que lors d'une tempête, il faut parfois se mettre à plusieurs sur la barre pour maintenir le cap, mais bon). Comme on pouvait s'y attendre, les partis d'opposition disent exactement le contraire et ajoutent qu'un gouvernement assez irresponsable pour freiner l'exercice parlementaire à un tel moment critique ne mérite pas d'être à la tête de la province.

À Ottawa, Harper a essayé cette semaine de passer une série de mesures idéologiques fort contestables sous forme de vote de confiance, à cause encore une fois de la crise financière. Les partis d'oppsition fédéraux, tout comme ceux du Québec, croient eux aussi exactement le contraire du Premier Ministre et jugent que ces mesures sont inadéquates et vont à l'encontre de toutes les mesures interventionnistes adoptées partout ailleurs dans le monde occidental.

Alors, si je comprends bien, le désastre banquier explique présentement tout et son contraire. Vous ne trouvez pas qu'il y a comme une odeur de bullshit dans l'air? Un peu comme après le 11 septembre 2001, quand tous les transporteurs aériens ont profité de l'occasion pour faire un ménage dans leur personnel. Ou lorsque George W. Bush a déclenché la guerre en Irak, parce que Saddam Hussein aurait des liens très clairs avec Al-Qaïda et en sa possession des armes de destruction massive (les deux accusations se sont non seulement avérées tout à fait fausses, mais en plus sans fondement aucun).

Remarquez, il n'y a rien de nouveau ici. Les politiciens ont toujours menti à la population et ont toujours utilisé des outils démagogiques pour justifier leurs actions intéressées. La différence, c'est que l'électorat est de plus en plus allumé et de moins en moins dupe. Vendredi, à La joute, à Télé-Québec, l'ancien bloquiste Michel Gauthier notait le paradoxe que les sondages d'opinion montrent les électeurs plus cyniques que jamais envers leurs élus, le taux de confiance envers eux allant aussi bas que 8%, comparativement à 75% il y a à peine une quarantaine d'années, quand il est évident que les moeurs politiques se sont énormément assainies depuis.

Même s'ils essaient toujours de nous en passer des belles, l'exercice devient chaque jour de plus en plus difficile et nos dirigeants vont devoir apprendre à ne plus nous prendre pour des imbéciles. Bon, Charest va sûrement rentrer majoritaire quand même le 8 décembre. Harper va probablement trouver d'ici le jour du vote de son énoncé économique une nouvelle manoeuvre pour déjouer l'appareil démocratique, mais le public aura appris quelque chose dans le processus et sera, je l'espère, beaucoup plus difficile à déjouer la prochaine fois.

22 novembre 2008

Un peu de mathématiques

Un des points principaux des campagnes électorales provinciales de Charest depuis qu'il est devenu chef du PLQ en 1998 est de dire qu'un vote pour le PQ est un vote potentiel pour un référendum et que le Québec n'en veut pas. Pourtant, les sondages des dernières années indiquent que les intentions de vote des Québécois, s'ils avaient à répondre à la question de 1995 aujourd'hui, oscillent entre 39 et 52%.

De plus, quand on a demandé si la population voulait aller en élections cet automne, 70% ont indiqué qu'ils désapprouvaient la décision de Charest (c'était rendu à 73% la semaine dernière, après le déclenchement desdites élections). 44% se disaient «tout à fait en désaccord», tandis que seulement 5% étaient «tout à fait d'accord» avec le fait d'aller voter pendant le magasinage des fêtes.

À la lumière de ces informations, j'aimerais comprendre le calcul mathématique tordu qui fait croire à Charest que des élections inutiles après seulement 1 an et demi de mandat à des fins purement stratégiques, dont la majorité de l'électorat ne veut pas, est une meilleure idée qu'une consultation populaire sur un sujet ralliant bon an mal an près de 50% de la population 13 ans après la dernière fois.

Et c'est ce gars-là qui veut s'attaquer à la crise économique? Surtout que selon un article de Denis Lessard, l'économie n'est peut-être pas son champ d'expertise.

19 novembre 2008

Des p'tits bonhommes

Hier, il s'agissait du 80e anniversaire officiel de Mickey Mouse, la souris créée par le prolifique Walt Disney quelque temps avant la première grande crise financière aux États-Unis. En effet, c'est le 18 novembre 1928 que fut diffusé Steamboat Willie, le premier court-métrage mettant en vedette la mascotte de l'empire Disney et également le premier dessin animé avec synchronisation sonore.

Le film d'animation a toujours été présent d'une manière ou d'une autre dans l'histoire du cinéma. Ce mode de production fut traditionnellement destiné principalement à un public juvénile, même si ce n'était pas nécessairement le cas à ses tous débuts et qu'il ne devait pas nécessairement en être ainsi. Après tout, les caricatures politiques existaient déjà depuis longtemps, démontrant que le dessin pouvait aussi s'adresser directement à des adultes.

Aussi, à cause du temps et du travail requis pour accomplir ne serait-ce qu'une seconde d'animation, une pellicule de film comportant 24 images par seconde, la plupart des films tournés à l'époque étaient d'une durée assez courte et la télévision n'existant pas encore, étaient destinés à simplement accompagner le programme principal. Pendant longtemps, seul Walt Disney semblait intéressé par les longs-métrages d'animation, comme Snow White and the Seven Dwarfs en 1937, et il se contentait de transposer à l'écran des contes de fées, accentuant l'idée que l'animation est une technique réservée aux enfants. Il fallut d'ailleurs attendre 2001 avant que l'Académie décide de créer une catégorie aux Oscars pour les longs-métrages animés (décerné à Shrek cette année-là).

Ce qui fait que lorsque l'on a commencé plus tôt cette année à parler d'Oscar du meilleur film pour Wall*E, le dernier bijou de l'usine Pixar sorti en DVD et Blu-Ray hier, beaucoup de poils de bras se sont hérissés chez certains critiques cinématographiques à travers le monde. À ce jour, seul Beauty and the Beast (1991) a pu obtenir cette distinction. La première erreur qu'ils font en montant ainsi aux barricades, selon moi, est de considérer le dessin animé comme un genre, plutôt qu'un simple mode de création. L'appréciation de la qualité de l'oeuvre est bien sûr subjective, mais ce n'est pas du tout ce dont il a été question. Pourtant, je considère que cela devrait être le seul critère à considérer.

Après tout, la somme de travail et la sensibilité apportée à la production d'un tel film sont considérables et bien plus importantes que celle de bien des films nommés dans cette catégorie au cours des années.

Je ne dis même pas que je crois que Wall*E est le meilleur film de l'année, même si j'ai bien aimé, mais que de rejeter sa candidature simplement parce qu'il a été dessiné plutôt que filmé est tout à fait ridicule. Même chose pour The Dark Knight, qui bien qu'étant basé sur un personnage de super-héros, un genre ayant été créé à la base expressément pour les jeunes garçons, va bien au-delà de ce que l'on aurait pu s'attendre, tant au niveau des thèmes abordés que du jeu des acteurs.

En attendant, la saison des films à Oscars est à peine sur le point de commencer et ce n'est pas avant le 22 janvier prochain que l'on connaîtra la liste des films en compétition.

18 novembre 2008

Raisonnable?

Richard Therrien, sur son excellent blogue télé, nous apprend que si Mario Dumont a refusé de se présenter à Tout le monde en parle durant la présente campagne, il n'a pas hésité à aller à Dieu merci!, l'émission d'improvisation de TVA.

Je crois que la nouvelle et la photo qui l'accompagne (ci-contre) se passent de commentaires.

17 novembre 2008

Affichage superflu

À chaque fois que je vois cette pancarte, j'interprète le sourire du candidat ainsi: "Je suis le candidat libéral dans Westmount! Je ne sais même pas pourquoi on s'est donnés la peine de faire cette affiche."

Un parti d'idées

Jacques Parizeau est allé faire son tour à Tout le monde en parle hier. Généralement, lorsque « Belette vibrante » se présente à une tribune en campagne électorale, les Péquistes ont tendance à se sentir quelque peu nerveux. On se souvient qu'en 2003, une de ses déclarations avait permis à Jean Charest de déstabiliser Bernard Landry lors du débat des chefs. Et bien que j'admire beaucoup M. Parizeau et ce qu'il a fait pour le Québec, je dois avouer que sa candeur n'a pas toujours servi la cause souverainiste, bien malgré lui.

Fort heureusement, hier soir, l'entrevue s'est non seulement déroulée sans accroc, mais a en outre redoré l'image de notre ancien Premier Ministre. Je vais m'attarder en particulier à une phrase qu'il a dite, répondant à Guy A. Lepage qui lui demandait de commenter les nombreuses guerres intestines qui semblent être coutumes au sein du Parti Québécois. Il a dit que ce genre de choses était tout à fait normal dans le cadre d'un « parti d'idées », en opposition à un « parti d'intérêts ».

Je suis heureux qu'il ait apporté ce point, car c'est une notion majeure pour bien comprendre la différence fondamentale entre le PLQ et le PQ. Patrick Lagacé, journaliste et blogueur à La Presse, s'amuse souvent à dire que le problème avec le PQ, c'est fondamentalement qu'il s'agit d'une formation « qui ne veut pas gagner, mais avoir raison ». Personnellement, à la lumière de la nuance apportée par M. Parizeau, je ne suis pas si sûr que c'est une mauvaise chose.

L'électorat est une bête encore sujette aux apparences et potentiellement manipulable par un soupçon de démagogie (la forte performance de l'ADQ lors de la dernière campagne peut en témoigner), mais les gens évoluent tranquillement et sont de moins en moins stupides. Peut-être que pour l'instant, le fait que le Parti Québécois prend plus de temps à essayer de se définir et à trouver les meilleurs moyens de servir le Québec qu'à élaborer des stratégies pour gagner leur vote ne leur permet pas d'occuper un gouvernement majoritaire, ou même de renflouer leurs coffres. Mais sur le long terme, à mesure que les électeurs vont devenir plus instruits, plus allumés, plus critiques, c'est ultimement vers ce genre d'option qu'ils vont instinctivement se tourner.

Autrefois, le PLQ était aussi un « parti d'idées ». Il faut rendre à César ce qui lui appartient: c'est bien les Libéraux qui incarnèrent la Révolution tranquille et permirent aux Québécois d'origine canadienne-française de se démarquer et de prendre la place qui leur revenait dans la vie sociale et économique de la province. Mais il y a une raison pour laquelle le PQ a été fondé peu de temps après (et plus tard, l'ADQ). Le Parti Libéral du Québec est vite devenu une formation qui avait des comptes à rendre à d'autres gens que leurs électeurs. Il n'y a pas de place pour des gens voulant réinventer le Québec lorsque le principe est de maintenir l'élite économique en place. Et rien n'est plus facile à encourager que le statu quo.

10 novembre 2008

La joie de la démocratie

Ainsi, on s'en va en élections.

Encore.

Il y a bien sûr quelque chose d'un peu étrange dans le fait que la majorité de la population (dont moi) semble irritée par le fait qu'on leur donne une opportunité de se faire entendre et d'exercer leur pouvoir démocratique. Plusieurs habitants oppressés de dictatures du passé comme du présent voudraient probablement nous donner quelques baffes pour oser émettre ce genre de réserve et ce serait fort compréhensible.

D'autant plus que je ne suis pas satisfait du gouvernement présent et que je n'ai aucunement l'intention de voter pour le parti actuellement au pouvoir le 8 décembre prochain. Alors, logiquement, je devrais être heureux d'avoir une chance de pouvoir le renverser et d'améliorer la configuration de l'Assemblée nationale. Sauf que pour ce faire, il faudrait non seulement que le reste des Québécois aient la même vision que moi, mais en plus que les options offertes soient un peu plus intéressantes.

Il y a 5 ans, quelques mois après l'entrée au pouvoir des Libéraux de Charest, le gouvernement était si impopulaire auprès de la population que tout le monde s'entendait que le PQ n'aurait aucune difficulté à reprendre le bâton aux élections suivantes. Quelle fut la stratégie de Charest pour que les gens cessent de critiquer ses décisions et ses actions? Ne plus rien faire. Ou du moins rien d'éclatant. Et ce, en affichant un air assuré, confiant et en contrôle de la situation. Et savez-vous quoi? Ça a marché! Même si la plupart des gens ne sont pas vendus au Parti Libéral, Jean Charest apparaît toujours dans les sondages comme étant aux yeux des gens le Chef le plus apte à diriger le Québec, peu importe ses idéologies, peu importe ce qu'il peut faire concrètement. Sa plus grande qualité étant simplement de ne pas trop gaffer, c'est un peu consternant de voir ça.

Surtout au lendemain des élections présidentielles américaines. Même si je ne crois pas du tout que Obama soit le nouveau messie et qu'il soit capable de faire fondre tous les problèmes en lançant des lasers avec ses yeux (ce qui serait vraiment awesome, soit dit en passant), le fait qu'une majorité d'Américains se soient reconnus en lui et lui aient donné la mission de reconstruire et unifier leur grande nation est vraiment rafraichissant lorsque l'on compare avec le monde politique d'ici.

C'est un peu ça qui est frappant dans le timing de Charest. Il fallait vraiment qu'il décide sous de faux prétextes de déclencher une élection générale dont personne ne veut sauf lui au lendemain du second grand événement historique du XXIe siècle, lui-même une élection, sauf mille fois plus excitante.

Pendant qu'aux États-Unis, on a battu des records de participation, c'est exactement le contraire ici qui se produit. Les gens deviennent de plus en plus cyniques et croient de moins en moins que leur vote puisse changer quelque chose.

Est-ce que cela nous prendrait un Obama à nous aussi pour pouvoir redonner un peu d'intérêt à la politique? Pas nécessairement. Ce n'est pas tant l'homme en tant que tel qui est important dans ce cas précis, mais plutôt ce qu'il incarne. Et Barack Obama incarne l'espoir, la réconciliation et une ouverture à la participation de tous dans l'effort collectif. Un projet de société concret et viable peut avoir un impact similaire.

Ce fut le cas dans le passé ici avec la souveraineté. On a souvent parlé du charisme de René Lévesque et du fait qu'on ne réussissait plus à se doter d'un chef faisant autant l'unanimité. Ce n'est pas tout à fait vrai. C'est d'abord et avant tout, je crois, sa promesse d'offrir un pays à la nation québécoise qui galvanisait autant les foules. Et si en ce moment, cette option est si basse dans les sondages, c'est surtout parce qu'après 2 référendums perdus, les gens ont un peu perdu espoir en cette cause et ont cru qu'il était peut-être temps de passer à autre chose. Et après un taux record presque mondial de participation dans un suffrage universel lors du référendum de 1995 (93,5%), la présence des électeurs au bureau de scrutin ne cesse de décliner depuis. Parce que bien qu'étant prêts à passer à autre chose, ce fameux « autre chose » ne se concrétise tout simplement pas.

Pour donner le goût aux gens de participer à la vie démocratique, encore faut-il leur offrir quelque chose dans lequel ils peuvent croire. Et en ce moment, les politiciens échouent lamentablement en la matière.

23 août 2008

Yoda

En 1997, lors de mes études en communications à l'UQÀM, j'ai eu la chance d'avoir accès pour la première fois de ma vie à une salle de montage. OK, c'était un vieil éditomètre analogique branché à deux magnétoscopes S-VHS, mais c'était assez impressionnant à l'époque pour me donner envie d'expérimenter un peu.

C'était la semaine où l'édition spéciale de The Empire Strikes Back était sortie en salles et j'ai donc eu envie de m'amuser un peu avec mes vidéocassettes de Star Wars.

J'ai donc pris une vieille chanson en l'honneur de mon maître Jedi préféré de l'humoriste américain "Weird Al" Yankovic, parodiant une chanson du groupe The Kinks et j'y ai apposé des images connexes.

Comme il s'agissait d'un de mes premiers montages vidéo, c'est un peu maladroit, mais je trouve quand même que je m'en étais assez bien sorti, vu mon peu d'expérience et le fait que j'ai fait ça en deux après-midis de fin de semaine pour mon plaisir personnel.

13 août 2008

26 juillet 2008

Mais où donc est Robin?

Dans les deux dernières adaptations cinématographiques du justicier nocture Batman par Christopher Nolan, Batman Begins et The Dark Knight, il y a une absence qui se fait énormément sentir: celle du "Boy Wonder", Robin. Ce fut d'ailleurs également le cas pour les deux films réalisés par Tim Burton. Ce n'est que lorsque Joel Schumacher prit les rênes de la franchise au milieu des années 90 avec les très horribles Batman Forever et Batman & Robin que le jeune Dick Grayson put se joindre à Bruce Wayne dans son combat continu contre les forces du mal de Gotham City.

Christopher Nolan explique cette situation en soulignant le fait que sa version de la légende se penche avant tout sur les premiers pas du "Dark Knight" dans sa quête de la justice et que l'addition de son fidèle compagnon si tôt dans l'histoire serait dure à justifier, surtout si l'on tient compte du fait que ce dernier se promène en shorts serrés verts et porte une veste orange pétant, ce qui se prête plutôt mal au ton réaliste et sérieux que le cinéaste a voulu donner à son interprétation du personnage.

Bien sûr, pour que Batman puisse agir comme mentor envers Robin, il faut d'abord qu'il ait fait ses preuves en tant que défenseur des nuits de Gotham et ait développé l'assurance nécessaire pour pouvoir transmettre son savoir et son expertise à la jeune recrue. On pourrait croire que c'est le rôle que servaient les deux premiers films de la série et logiquement, Robin pourrait faire son apparition dans le dernier acte, si cette version s'avérait être une trilogie.

Mais Christian Bale, l'interprète actuel de l'homme au costume de chauve-souris, aurait déclaré qu'il était plutôt réticent à l'apparition du jeune orphelin à ses côtés:
If Robin crops up in one of the new Batman films, I’ll be chaining myself up somewhere and refusing to go to work.
S'il serait assez facile de continuer à faire des films impliquant Batman sans la présence de Robin, ce serait faire injure au matériel original et prendre de grandes libertés à l'historique de Batman que d'ignorer le fait que pendant la grande majorité de sa carrière il faisait partie d'un "dynamique duo". En fait, c'est en 1940, soit moins d'un an après la première apparition de Batman dans Detective Comics, que Robin devint un personnage essentiel dans la série. Et cette collaboration fut ininterrompue pendant près de 30 ans, jusqu'à ce que Dick Grayson quitte le manoir Wayne en 1969 pour aller étudier à l'université.

Ce profond changement avait été fait dans le but de redonner un peu de crédibilité au personnage de Batman, suite à la fin de la fameuse série télévisée qui, bien qu'ayant amené le personnage à des sommets inégalés de popularité, l'avait rendu un tantinet ridicule.

Robin n'était pas entièrement supprimé de ses aventures durant les années 70, mais les apparitions de ce dernier n'étaient plus que sporadiques. En même temps, Bruce Wayne quitta son manoir et la Batcave pour s'installer plus près de l'action dans un penthouse au coeur de la ville de Gotham. Les gadgets à n'en plus finir et les ennemis farfelus furent du même coup énormément réduits et on fit place à des histoires plus sombres, plus près de l'idée originale conçue par Bob Kane et Bill Finger en 1939, d'avoir un détective de la nuit utilisant un costume de chauve-souris pour effrayer les criminels, même si cette excellente prémisse avait vite été abandonnée pour faire place à quelque chose d'entièrement différent et plus accessible.

Pourquoi donc évacuer Robin de la série, lui qui en avait presque toujours fait partie prenante? En quoi sa présence pouvait-il ternir l'image sérieuse et virile de Batman chez les jeunes lecteurs? Peut-être est-ce à cause d'extraits comme celui-ci:

Je me demande d'où les allusions à une relation homosexuelle entre les deux héros ont pu provenir. Après tout, il n'y a rien de plus normal qu'un homme adulte célibataire partageant un immense manoir avec un jeune adolescent musclé.

Cela lui fait un excellent partenaire pour des séances viriles d'entraînement:

04 juin 2008

La pomme me nargue

Je suis un très grand utilisateur du iTunes Store.

J'aime pouvoir me procurer légalement une chanson et l'écouter sur mon iPod en n'ayant qu'à faire une petite recherche et un clic de bouton.

Quand on n'aime que 3 tounes d'un artiste, c'est bien de n'avoir que 2,97$ à débourser pour se les procurer et ce, en sachant qu'une partie (aussi infime soit-elle) va se rendre ultimement à l'artiste, ou du moins indiquer à la compagnie de disques que quelqu'un quelque part est prêt à débourser pour écouter la musique qu'il a enregistrée.

Je sais que je suis de plus en plus tout seul de ma gang à penser comme ça et qu'une très grande partie d'entre vous voulez vous procurer tout gratuitement sans avoir à le justifier et que vous me regardez comme un idiot de vouloir payer pour quelque chose qu'il est si facile de se procurer sans payer une cenne. Je m'en fous. J'ai mes propres principes et je respecte votre point de vue divergent, sans vous juger.

Mais même si je suis assez satisfait du service offert par iTunes jusqu'à présent, je suis un peu frustré avec le service de vente et de location de films qui a débuté ce matin au Canada.

Premièrement, les films coûtent à peu près aussi cher qu'en DVD, mais ont une résolution inférieure, un taux de compression plus élevé et absolument aucun supplément (en plus d'avoir un son inférieur, pas de piste de commentaires ou de traduction française). Alors, à part pour ne pas avoir à me déplacer au HMV ou au Blockbuster, pourquoi devrais-je payer le même prix pour un produit inférieur? Je peux très facilement m'acheter ou louer ces DVDs et les ripper en quelques minutes sur mon Macbook dans une meilleure qualité et cela ne me coûtera pas un rond de plus.

En plus, les films disponibles en HD ne le sont que si on possède un lecteur Apple TV (249,00$ pour la version 60 Go). Bon, c'est moins cher qu'un lecteur Blu-Ray et beaucoup plus pratique, mais en même temps, c'est vraiment chiant d'avoir à s'acheter un bidule supplémentaire pour faire quelque chose qui pourrait techniquement se faire aussi bien en ne faisant que brancher un câble entre mon laptop et mon moniteur HD. Je suis conscient que cette restriction vient probablement plus des studios hollywoodiens que de Apple, mais je trouve quand même le tout ridicule.

C'est la même chose avec les DRM pour la musique, pourquoi les compagnies s'acharnent-elles à vouloir créer des restrictions ne visant que les gens voulant payer pour leur musique et leurs films comme moi? Tous ces produits sont offerts assez facilement sur BitTorrent et parce que je décide de prendre la voie de la légalité, je dois me ramasser avec dix fois plus de restrictions que mes amis pirates.

Je vais probablement m'acheter un Apple TV quand même, parce que j'aime bien le bidule et qu'il n'est pas si cher que ça pour ce qu'il offre (accès wi-fi en stream à toutes les photos, les films et la musique de mon ordinateur pour les visionner plein écran sur mon écran HD et mon système de son et location instantanée de films HD pour une durée de 30 jours), mais en attendant, je trouve ça platte qu'ils nous offrent un service pas tout à fait au point.

18 mars 2008

Photos de foetus

Échographies de bébé #3.


Échographie from the Past

Ma conjointe est présentement enceinte de notre troisième enfant, qui devrait accoucher début septembre, à peu près en même temps que ma plus vieille va entrer à l'école.

Voici donc un vidéo nostalgique de celle-ci il y a un peu moins de 5 ans, lorsqu'elle était elle-même dans le ventre de sa maman.

Rattrapage cinématographique #2 - First Blood (1982)

Oui, je sais. Mon projet de voir 1 classique par semaine est très loin d'être un succès jusqu'à présent. On est déjà à la mi-mars et je n'ai jusqu'à présent vu que deux films sur ma liste. Il va falloir que je me mette en vitesse supérieure si je veux me mettre à jour, mais bon, je vis une vie remplie.

Pour compenser, aujourd'hui, je vais vous parler non pas d'un seul film, mais d'une trilogie. Il s'agit probablement de la série de films avec la séquence de titres la plus fuckée de l'histoire du cinéma américain. Le premier épisode, adapté du roman de David Morrell, s'appelle First Blood. Non, pas Rambo I. Pour la suite, il reste encore une certaine logique: Rambo: First Blood Part II. Mais c'est au troisième que ça devient confus. Logiquement, il aurait dû s'appeler First Blood Part III ou quelque chose du genre, mais non. On a choisi tout simplement Rambo III, ce qui ne fait absolument aucun sens, puisque le nom du personnage n'apparaissait même pas dans le titre du film original.

Puis, l'année dernière, suite au succès du film Rocky Balboa, Sylvester Stallone a décidé de réactualiser son autre populaire franchise et a annoncé la sortie prochaine de John Rambo, le quatrième film de la série. Puis à la dernière minute, le nom a été changé pour tout simplement Rambo. Ce qui donne la séquence suivante:
  1. First Blood
  2. Rambo: First Blood Part II
  3. Rambo III
  4. Rambo
Quossé ça??? C'est encore plus bizarre que l'ordre des films de George Lucas! D'ailleurs, à ce propos, saviez-vous que Indiana Jones and the Temple of Doom se déroule en 1935, soit un an avant les événements de Raiders of the Lost Ark, qui se passe en 1936, même si ce dernier est sorti trois ans avant l'autre. Et ne parlons même pas des Star Wars.

Mais revenons à nos moutons. J'ai récemment visionné les 3 premiers films de la série Rambo en rafale, pour me rendre compte qu'il s'agit de 3 films complètement différents, sans grand lien entre eux, si ce n'est qu'ils mettent en scène un vétéran de la guerre du Vietnam et le colonel auquel il obéissait.

First Blood est un film qui a très mal vieilli, tout en restant encore très écoutable 25 ans plus tard, mais quand même avec un grain de sel. Disons que de meilleurs films ont été faits sur l'après-Vietnam, mais celui-ci a une certaine naïveté propre aux années 80 qui lui donne un certain charme. Les comédiens jouent comme s'ils étaient dans une pièce de théâtre et les dialogues semblent également avoir été écrits pour ce médium.

Le message passe quand même assez bien toutefois, soit que l'armée crée des machines à tuer, pour bien fonctionner en temps de guerre, mais rend ces gens totalement mésadaptés pour le monde réel, lorsqu'ils reviennent chez eux une fois leur service civique accompli. Rambo est un soldat et le sera toujours, peu importe ce qu'il voudra faire de sa vie. C'est d'ailleurs le seul fil conducteur de la série, soit l'impossibilité de cet homme de laisser son passé de combattant derrière lui. C'est la seule chose dans laquelle il excelle, et pour s'accomplir, il n'a pas vraiment le choix d'utiliser ses talents, aussi destructeurs soient-ils.

Évidemment, d'un film à l'autre, cela devient de plus en plus ridicule, tout en conservant une certaine cohérence, même si le message d'origine se dilue progressivement pour ne devenir presque rien au final. Je n'ai pas encore vu la quatrième partie, qui était récemment en salle, mais j'imagine que Stallone a sûrement voulu revenir à l'essence première du personnage, quoi que je peux me tromper.

16 janvier 2008

Rattrapage cinématographique #1 - Apocalypse Now (1979)

Pour le premier film de mon projet de découverte des classiques du 7e art, le choix fut plutôt évident. J'ai déjà tenté à plusieurs reprises au cours des années de visionner cette oeuvre de Coppola, mais chaque fois sans succès.

J'avais été plutôt impressionné par les courts extraits vus dans mes cours de cinéma à l'université et le documentaire Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse, réalisé à partir d'images filmées par l'épouse du cinéaste lors du tournage, sur lequel j'étais tombé un dimanche après-midi au Canal D, avait également piqué ma curiosité. Mais à deux reprises, je suis tombé sur une copie VHS abîmée du film (une de la vidéothèque de l'UQÀM et une autre du club vidéo près de chez moi) et plusieurs années plus tard, en visionnant une copie neuve prise au club vidéo où je travaillais (de nuit), je m'étais endormi dans les 5 premières minutes du film. J'ai aussi tenté de lire le roman Heart of Darkness (Joseph Conrad, 1902), dont Coppola s'est très librement inspiré en transposant l'action lors de la guerre du Vietnam. Je n'ai pas dû me rendre à plus de 15 pages avant de perdre tout intérêt.

J'avais donc plus ou moins abandonné l'idée de voir ce film un jour, jusqu'à ce que je vois plusieurs années plus tard une édition DVD à rabais sur Amazon, contenant la version originale de 1979 du film ainsi que la version longue (Redux). Acheteur compulsif que je suis, je me suis empressé de commander l'item (avec la version 15e anniversaire de Reservoir Dogs, également en promotion).

Puis, le boîtier en carton a amassé de la poussière dans mon salon pendant un an et demi. Il faut dire qu'avec deux enfants, un travail à temps plein et une vie sociale, il est difficile de placer dans son horaire un 3 heures à consacrer au visionnement d'une allégorie nihiliste de la guerre du Vietnam.

Voilà pourquoi ce projet tombait à point et que j'ai choisi de finalement me taper ce film, récipiendaire de la Palme d'or à Cannes en 1979. Pour commencer, j'ai décidé de m'en tenir à la version originale de 153 minutes, plutôt que de la version Redux de 202 minutes de 2004. Ce qui s'avérera un bon choix, puisque la fatigue accumulée pendant le temps des fêtes m'a fait cogner des clous pendant une bonne partie de la dernière heure du film. Mais je compte bien éventuellement m'attaquer à cette autre version et venir en parler ici. Mais pas pour l'instant, disons.

Bon, assez de mise en situation et parlons du film. J'ai été agréablement surpris dès les premières scènes de découvrir que, malgré la lourdeur du sujet, le produit final n'était pas trop aride à regarder. Aussi, je m'attendais à quelque chose de moins ancré dans la réalité du conflit et de plus intemporel, étant donné que le film a été tourné très peu de temps après la fin de la guerre du Vietnam. Je croyais également, en partie à cause du fait que le film est inspiré d'un livre de 1902, que l'utilisation de cet événement précis n'était qu'un prétexte pour situer l'histoire qu'il voulait raconter. C'est en partie vrai, surtout dans la dernière partie du film avec Marlon Brando, mais pour la majeure partie du récit, on sent vraiment que Coppola a des choses à dire sur la guerre du Vietnam et qu'il ne se gêne pas pour le faire.

Une de mes scènes préférées est celle où l'équipage du bateau qui transporte le Capitaine Willard vers sa destination accoste un bateau de pêcheurs et où un malaise s'installe lorsque celui-ci abrège froidement les souffrances de l'innocente victime de ses camarades soldats l'ayant mitraillé sauvagement de manière préventive. Cela évoque de façon fort éloquente à quel point un militaire au combat finit par perdre toute prise sur la réalité et son sens de la perspective.

On sent aussi que l'action se déroule vers la fin du conflit et on le perçoit dans le désespoir et l'égarement spirituel des troupes américaines. Comme au moment où le Lieutenant Colonel Kilgare invective des soldats qui ne savent trop que faire face à l'ennemi mourant qui leur demande de l'eau. Bien que ce soit lui qui ait ordonné quelques instants plus tôt que l'on bombarde sans merci le site et ses occupants, il trouve quand même inhumain de ne pas donner un peu d'eau à une victime directe de ces directives.

La guerre est vraiment quelque chose d'étrange.

04 janvier 2008

52 classiques que je vais voir cette année

Je tiens régulièrement à jour une base de données de tous les films que je me rappelle avoir vus dans ma vie. J'en suis présentement à 1346, ce qui équivaut en moyenne à un peu moins de 45 films par année depuis ma naissance. Évidemment, dans les dix premières années de ma vie, la fréquence était moins forte qu'aujourd'hui. Sur ce nombre, 354 ont été vus sur grand écran, soit 26%, ce qui est quand même pas mal. Il faut dire que je n'adore pas regarder mes longs-métrages sur un petit écran.

Maintenant, avec les deux enfants et le fait que je me suis récemment procuré un cinéma-maison fort respectable, cela risque de changer un peu. J'ai d'ailleurs décidé d'entreprendre un projet spécial cette année. J'ai dressé une liste de 52 classiques du cinéma que je n'ai jamais eu la chance de voir dans ma vie et je m'engage à en visionner un par semaine pendant toute l'année, question de rattraper le temps perdu. En outre, question de garder ce blogue en vie, je m'engage également à venir systématiquement laisser mes impressions ici après chaque visionnement.

Voici donc la liste des films en question:

Gone with the Wind Victor Fleming 1939
Casablanca Michael Curtiz 1942
It's a Wonderful Life Frank Capra 1946
Ladri di biciclette Vittorio De Sica 1948
12 Angry Men Sidney Lumet 1957
Breakfast at Tiffany's Blake Edwards 1961
To Kill a Mockingbird Robert Mulligan 1962
Il buono, il brutto, il cattivo Sergio Leone 1966
The Party Blake Edwards 1968
Planet of the Apes Franklin J. Schaffner 1968
C'era una volta il West Sergio Leone 1968
Z Costa-Gavras 1969
Butch Cassidy and the Sundance Kid George Roy Hill 1969
Mon oncle Antoine Claude Jutra 1971
The French Connection William Friedkin 1971
Straw Dogs Sam Peckinpah 1971
Deliverance John Boorman 1972
The Sting George Roy Hill 1973
Lenny Bob Fosse 1974
Chinatown Roman Polanski 1974
Dog Day Afternoon Sidney Lumet 1975
Jaws Steven Spielberg 1975
Network Sidney Lumet 1976
All the President's Men Alan J. Pakula 1976
The Deer Hunter Michael Cimino 1978
Manhattan Woody Allen 1979
Apocalypse Now Francis Ford Coppola 1979
Ordinary People Robert Redford 1980
Raging Bull Martin Scorsese 1980
Les Plouffe Gilles Carle 1981
First Blood Ted Kotcheff 1982
Le père Noël est une ordure Jean-Marie Poiré 1982
The King of Comedy Martin Scorsese 1983
Scarface Brian De Palma 1983
The Purple Rose of Cairo Woody Allen 1985
Hannah and Her Sisters Woody Allen 1986
Platoon Oliver Stone 1986
The Last Emperor Bernardo Bertolucci 1987
The Untouchables Brian De Palma 1987
Do the Right Thing Spike Lee 1989
Goodfellas Martin Scorsese 1990
Léolo Jean-Claude Lauzon 1992
Thirty Two Short Films About Glenn Gould François Girard 1993
Short Cuts Robert Altman 1993
La haine Mathieu Kassovitz 1995
Underground Emir Kusturica 1995
Le confessionnal Robert Lepage 1995
Mononoke-hime Hayao Miyazaki 1997
Wo hu cang long Ang Lee 2000
Amores Perros Alejandro González Iñárritu 2000
Das Experiment Oliver Hirschbiegel 2001
Good Bye Lenin! Wolfgang Becker 2003