21 novembre 2006

Passe-Partout

Enfin !

J'ai le premier coffret Passe-Partout entre les mains !

Bon, ça fait un peu moins d'un an que je possédais les 125 premiers épisodes de la série en copie DVD illégale, mais ce n'est pas la même chose. Premièrement, il y a les suppléments. Un documentaire de 25 minutes sur la création de l'émission, une intro inédite par nul autre que Pruneau et Cannelle, ainsi qu'une entrevue avec la petite fille qui arrosait tout le monde avec son casque de pompier sur un escabeau.

Je viens de lire la fameuse chronique de Richard Martineau sur la question, dont voici un extrait :

Passe-Partout, à mes yeux, c'est le début de la culture de l'enfant roi.

Bébé a fait un dessin? C'est le plus beau dessin du monde! Vite, il faut le laminer, l'encadrer, l'exposer dans la cuisine! Envoyons des communiqués de presse au musée des Beaux-Arts, organisons un vernissage sur le balcon, Picasso a été réincarné dans le corps de Frédéric-Emmanuel Lebeau-Bibeau!

Bébé a fait un caca? Réunissons la famille autour du pot, sortons les instruments de musique, goûtons, sentons, servons le tout sur un nid de nouilles !

Avant, les ti-gars et les tites-filles regardaient Bobino en revenant de l'école. Ils n'apprenaient rien, mais s'amusaient comme des dingues.

Mais avec Passe-Partout, tout a changé. Les pétards à la farine et les patates en chocolat ont pris le bord. Place à l'éducation avec un grand É! Ce n'était pas suffisant d'apprendre à l'école: il fallait aussi apprendre à la maison.

Pour quiconque a vu ne serait-ce qu'un seul épisode de cette série en entier, cette intervention n'est qu'un ramassis d'inepties.

Premièrement, le phénomène de l'enfant-roi est quand même arrivé bien après les premières diffusions de Passe-Partout dans les années 70. Deuxièmement, c'est un problème international. Les enfants-rois français, américains et britanniques n'ont probablement jamais vu le sketch des biscuits qui font grandir.

En plus, c'est beaucoup de mauvaise foi de la part du chroniqueur que de supposer qu'il n,y avait rien d'amusant dans cette émission, qu'elle n'était qu'éducative. Si c'était le cas, on n'aurait pas regardé de façon aussi assidue et on n'aurait pas appris toutes les chansons par coeur.

C'est typique de Richard Martineau. Il trouve un événement dans l'actualité qui semble faire l'unanimité, il cherche un angle choquant pour l'aborder en faisant des liens douteux et non vérifiés avec un autre phénomène et il espère prouver à tous qu'il est un esprit libre et rebelle.

Parfois, il vise juste mais d'autres fois, comme ici, il est complètement dans le champ.

Pour en revenir à nos moutons (au doux bedon, doux bedon, bedondaine...), j'ai bien ri de la réaction de plusieurs intervenants dans les médias qui ne comprenaient pas trop l'engouement autour de cette sortie, car non issus de la "génération Passe-Partout".

Je vais en profiter pour remettre les pendules à l'heure.

Il faut savoir tout d'abord que cela fait déjà plusieurs années que l'émission n'est plus diffusée sur nos ondes, même en reprise, et que les quelques copies VHS qui existaient ne renfermaient que quelques épisodes, étaient vendues à des prix faramineux et étaient en plus à peu près impossibles à trouver.

Cette émission a capturé l'imaginaire de plus d'une génération de petits Québécois et la qualité de son contenu nous fait encore jaser à l'occasion, plus que toute autre émission de notre enfance. Laurent Lachance, le créateur de cette série, voulait en quelque sorte produire un Sesame Street québécois et il a plutôt réussi son pari.

Ce que je trouvais extraordinaire était le fait que les humains étaient utilisés pour nous stimuler notre imaginaire avec un univers éclaté et surréel, tandis que les marionnettes servaient quant à elles à nous apprendre des choses en nous offrant des scènes de la vie quotidienne des enfants de l'époque.
Rajoutez à cela l'extraordinaire musique de Pierre F. Brault et vous avez l'une des meilleures émissions destinées aux enfants jamais produite, et je pèse mes mots.

Parlant de Pierre F. Brault, Jean-François Pauzé et Dominique Lebeau, des Cowboys fringants, offrent depuis plusieurs années déjà au public un hommage à ce compositeur, dont vous pouvez visionner quelques extraits sur Youtube :

2 commentaires:

Czar a dit...

Bon ok, M. B., nous ne pouvons que constater que tu n'es PAS encore devenu un quarantenaire ambivalent. C'est correct, je vais continuer à te parler pareil.

Mais c'est vraiment, j'ai vraiment passé à côté de PP: trop vieux dans le temps et mes enfants ont pratiquement pas vu de reprises. j,ai eu Caillou à la place, ça oui.

Unknown a dit...

Salut mr.Bonheur.

Juste pour te dire que je suis totalement d'accord avec ton commentaire. J'en parle aussi sur mon blog. Si ça te tente, viens jeter un coup d'oeil ;)