01 juin 2007

Ticket modérateur?



Hier, à l'émission de Christiane Charette, Claude Castonguay, le père de l'assurance-maladie soulignait que l'on pourrait faire des économies si on éliminait le surplus de gens utilisant les services médicaux pour un tout et un rien.

C'est drôle, mais mon épouse qui travaille dans le milieu de la santé ne cesse de me dire que je ne vais pas assez souvent consulter et tous les experts s'entendent sur le fait que si plus de gens avaient un suivi médical plus régulier, on pourrait sauver plusieurs vies en identifiant diverses maladies graves dès les premiers symptômes.

Aussi, à chaque fois que je vais à la clinique privée près de chez moi ou à l'urgence de l'hôpital, je dois attendre des heures avant de rencontrer une infirmière ou un médecin, si le taux maximal de consultations de la journée n'est pas déjà saturé quand j'arrive. Je ne peux croire que des gens aiment assez lire des vieux magazines de 1984 en écoutant Rythme FM pour aller attendre assis sur une chaise droite pour des niaiseries.

Même si je suis certain qu'en imposant un ticket modérateur, les lignes d'attente vont baisser, à quel prix? Déjà que beaucoup de gens comme moi décident d'attendre un peu plus longtemps qu'ils ne le devraient à cause des crisses de files d'attente, imaginez s'il fallait que je paie en plus?

Et si ce n'était que cela. Je ne suis pas certain que les revenus des hôpitaux augmenteraient nécessairement de façon à augmenter la qualité des sevices, puisque cet argent supplémentaire ne servirait au bout du compte qu'à éponger un déficit qui résulterait probablement à des baisses d'impôt supplémentaires, ce qui est complètement ridicule, car l'argent de plus dans nos poches ne servirait finalement qu'à payer ces tickets modérateurs.

Et les pauvres qui ne paient presque pas d'impôts? Ils apprendraient comme aux États-Unis à se passer du système de santé.

Excellente idée, en somme.

2 commentaires:

Czar a dit...

En fait, le ticket modérateur doit être pris comme un élément parmi d'autres visant à déplacer la demande de soins dans le système.

Créons des conditions favorables à la pratique privée dans les cliniques externes et ajoutons un ticket modérateur à l'urgence d'hôpital. Du point de vue du payeur (en l'occurrence du gvt) le coût marginal pour traiter en urgence un cas non-urgent doit être de loin supérieur à le traiter via une clinique privée. Il a donc tout intérêt (et nous tous comme cochons de contribuables) à voir les médecins en pratique privée se désâmer à traiter des patients. en déplaçant une partie du budget de fonctionnement des urgence vers le privé le rendement des ressources de santé serait augmenté et la population mieux traitée.

Unknown a dit...

Vu de cet angle-là, il est difficile d'être contre, mais permets-moi d'être sceptique.

Les cliniques privées existent déjà et ne suffisent même pas à la demande. En fait, j'ai plus d'histoires d'horreur d'attente interminable en ce qui me concerne dans les cliniques privées que dans les salles d'urgence.

La première chose à faire est de combler la pénurie de personnel sur le long terme, en investissant dans l'éducation et en permettant une intégration plus rapide (et mieux encadrée) des médecins et infirmiers étrangers.

Ensuite, on s'assurera de diriger les patients vers le bon endroit en appliquant le virage ambulatoire comme il aurait toujours dû être. En ce moment, il ne s'agit que d'un beau projet qui n'a pas les ressources de ses ambitions.