19 novembre 2008

Des p'tits bonhommes

Hier, il s'agissait du 80e anniversaire officiel de Mickey Mouse, la souris créée par le prolifique Walt Disney quelque temps avant la première grande crise financière aux États-Unis. En effet, c'est le 18 novembre 1928 que fut diffusé Steamboat Willie, le premier court-métrage mettant en vedette la mascotte de l'empire Disney et également le premier dessin animé avec synchronisation sonore.

Le film d'animation a toujours été présent d'une manière ou d'une autre dans l'histoire du cinéma. Ce mode de production fut traditionnellement destiné principalement à un public juvénile, même si ce n'était pas nécessairement le cas à ses tous débuts et qu'il ne devait pas nécessairement en être ainsi. Après tout, les caricatures politiques existaient déjà depuis longtemps, démontrant que le dessin pouvait aussi s'adresser directement à des adultes.

Aussi, à cause du temps et du travail requis pour accomplir ne serait-ce qu'une seconde d'animation, une pellicule de film comportant 24 images par seconde, la plupart des films tournés à l'époque étaient d'une durée assez courte et la télévision n'existant pas encore, étaient destinés à simplement accompagner le programme principal. Pendant longtemps, seul Walt Disney semblait intéressé par les longs-métrages d'animation, comme Snow White and the Seven Dwarfs en 1937, et il se contentait de transposer à l'écran des contes de fées, accentuant l'idée que l'animation est une technique réservée aux enfants. Il fallut d'ailleurs attendre 2001 avant que l'Académie décide de créer une catégorie aux Oscars pour les longs-métrages animés (décerné à Shrek cette année-là).

Ce qui fait que lorsque l'on a commencé plus tôt cette année à parler d'Oscar du meilleur film pour Wall*E, le dernier bijou de l'usine Pixar sorti en DVD et Blu-Ray hier, beaucoup de poils de bras se sont hérissés chez certains critiques cinématographiques à travers le monde. À ce jour, seul Beauty and the Beast (1991) a pu obtenir cette distinction. La première erreur qu'ils font en montant ainsi aux barricades, selon moi, est de considérer le dessin animé comme un genre, plutôt qu'un simple mode de création. L'appréciation de la qualité de l'oeuvre est bien sûr subjective, mais ce n'est pas du tout ce dont il a été question. Pourtant, je considère que cela devrait être le seul critère à considérer.

Après tout, la somme de travail et la sensibilité apportée à la production d'un tel film sont considérables et bien plus importantes que celle de bien des films nommés dans cette catégorie au cours des années.

Je ne dis même pas que je crois que Wall*E est le meilleur film de l'année, même si j'ai bien aimé, mais que de rejeter sa candidature simplement parce qu'il a été dessiné plutôt que filmé est tout à fait ridicule. Même chose pour The Dark Knight, qui bien qu'étant basé sur un personnage de super-héros, un genre ayant été créé à la base expressément pour les jeunes garçons, va bien au-delà de ce que l'on aurait pu s'attendre, tant au niveau des thèmes abordés que du jeu des acteurs.

En attendant, la saison des films à Oscars est à peine sur le point de commencer et ce n'est pas avant le 22 janvier prochain que l'on connaîtra la liste des films en compétition.

Aucun commentaire: